Dans mon dernier billet La vérité au bout des doigts, vraiment? j'effleure la notion
éthique de présenter des rumeurs sous la forme de faits dans "nouvelles" pour
des fins mercantiles ou du moins avec une intention, disons, partisane. J'ai
hâte d'entendre votre opinion là-dessus, mais sans vous donner le temps de
réagir, j'aimerais aborder un sujet connexe, mais plus complexe et nuancé.
Mon grand-père était un homme de peu de mots, pourtant, il possédait
plusieurs locutions profondes. L'une d'entre elles était celle-ci : "Ce n'est
pas un menteur, mais il manipule la vérité sans précaution." Je trouve que c'est
une façon polie de se faire passer son message, mais n'y a-t-il pas plus que de
la politesse dans cette phrase? Si j’abstrais toute intention malveillante à
l’émetteur d'un message, que dire de quelqu'un qui colporte des demi-vérités
sans vérifier la véracité de l'information?
Personne n'a le temps de vérifier toutes les informations qu'il reçoit. C'est
d’ailleurs une des forces des réseaux sociaux, le filtrage social de notre
réseau. Nos contacts effectuent un tri et circule l'information qu'ils jugent
pertinente. Le problème c'est que pertinent ne veux pas dire pour autant
véridique. Les rumeurs ne sont pas près d'être éradiqués, encore moins sur le
web social, mais avant de transmettre une nouvelle publiquement, ne vaudrait-il
pas la peine de vérifier ses sources?
Partager une nouvelle sur les médias sociaux n'est pas comme partager un
secret. Une définition amusante de ce qu'est un secret, comme je le dis à mes
enfants, c'est "quelque chose qu'on dit à une seule personne à la fois." Au
contraire, partager une nouvelle sur Facebook ressemble plus à le crier sur un
banc de parc. Les contextes privé et public sont moins perceptibles dans
l’univers numérique, mais ils demeurent très différents. Faites donc attention à
ce que vous colportez, sinon, vous pourriez bien tuer quelqu'un à son heure
comme l'a fait CNN en 2012: Bourde
de CNN : non, le chanteur Gotye n'est pas mort. Il faut croire que même les
pros peuvent se faire avoir.
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