vendredi 19 mai 2017

Allez-donc jouer dehors!

Il me semble que c'était hier encore où ma mère me disait d'aller jouer dehors. Maintenant que je suis le père de deux jeunes garçons, il me semble qu'il n'y aura fallu qu'une ou deux générations pour que les enfants ne soient plus tentés par le parc, la cour d'école et les rues sans issue. Dernièrement, nous entendons beaucoup parler de l'importance de l'Expérience. Les commerces investissent de plus en plus dans l'expérience de l'acheteur plutôt que dans le produit lui-même. Je crois que le besoin de l'expérience humaine n'est pas nouveau, mais qu'il y a présentement une reconnaissance grandissante de la valeur que nous accordons à celle-ci.

L'expérience pour un jeune enfant à plusieurs vertus, mais parmi elles, l'expérience permet aux enfants de côtoyer d'autres individus et de développer ses habiletés sociales qui sont essentielles aux humains. Le besoin de socialisé est encré profondément dans l'être humain ce n'est donc pas nouveau, mais portant, quelque chose a changé dans les moyens que l'on prend pour le combler. L'expérience sociale nécessitait jusqu'à récemment une proximité physique ou téléphonique dans une moindre mesure. Avec l'apparition des plateformes de réseau social en ligne, l'expérience sociale passe de plus en plus de physique à virtuelle. Le besoin de socialiser et de vivre des expériences en groupe demeure comblées avec l'utilisation des réseaux sociaux numérique offre aussi des avantages intéressants face aux interactions dans le monde réel. Notamment, les plateformes sociales numériques permettent un partage enrichi par les formats multimédias, la facilité de référencement et l'accessibilité à nos bien numériques et tout cela à des coûts nul et à moindre effort que dans un lieu physique.

Mais n'y a-t-il que des avantages à passer a une expérience sociale numérique? Non, le contrepoids des échanges numériques est le risque à l'atteinte à la vie privée. Le problème est que les échanges numériques laissent des traces qui peuvent être facilement partagées et très difficiles à éliminer. Ces risques ne sont pas très perceptibles pour les adultes avertis alors que pour les jeunes enfants et les adolescents, ils peuvent sembler inexistants. Dans le monde physique, nous sommes en mesure de voir les personnes susceptibles qu'intercepter nos conversations, nous connaissons généralement l'identité de nos interlocuteurs et nos paroles et gestes disparaissent dès qu'ils ont été transmis, alors que dans l'univers social numérique, il n'en est rien.

Bien qu'il n'y ait pas de risque de blessure à se rencontrer en ligne on peut pourtant s'y faire mal. Les enfants et adolescents devraient être conscientisés et mieux protégés contre les risques des "terrains de jeu" et "bancs de parc" numériques que sont les plateformes de réseaux sociaux. Le Gouvernement britannique semble l'avoir bien compris (La Première ministre Theresa May veut permettre la suppression des contenus publiés sur les réseaux sociaux avant ses 18 ans, rapporte Numerama.

Aller jouer dehors comblait mes besoins de socialisation et d'affiliation alors que j'étais jeune, entre autres choses, c'est aussi ce que je vais recommander à mes jeunes garçons en attendant que le Gouvernement canadien emboite le pas et joue son rôle de grand frère dans les "carrés de sable" numériques.

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